
Karine Maincent, illustratrice, vit et travaille à Nancy. Karine est une voyageuse, elle a vécu au Bénin et on retrouve les couleurs et le métissage de ses voyages dans ses illustrations. C’est un concentré de vitamines, d’énergie et de bonne humeur. Elle a publié pour la fondation Zinsou, anime des ateliers (Fondation Cartier, musée du quai Branly et divers musées de province) ou encore réalise des créations graphiques pour des affiches, dépliants et revues (ligue de l’enseignement, revue Fricote, un jeu de 7 familles pour la Marine Nationale).
Découvrez en exclusivité son interview ci-dessous…
Comment et pourquoi êtes-vous devenue illustratrice ?
Petite, j’enrichissais déjà mes cahiers de poésies d’illustrations poétiques. Une institutrice alerte et des parents attentionnés m’ont permis de développer et de nourrir cet appétit artistique !
J’ai poursuivi en faisant des études de graphisme, beaucoup plus rassurantes… mais je continuais à garder en moi cet envie de voyager et de m’évader à travers la création d’illustrations et le travail de narration. C’est un séjour au Bénin qui m’a permis de concrétiser ce rêve grâce à ma rencontre avec la Fondation Zinsou qui a édité mon premier projet de littérature jeunesse !
Comment travaillez-vous ? (Où ? Quel matériel utilisez-vous ?)
Je travaille dans un atelier (boutique, aussi !) à Nancy, avec quatre chouettes créatrices (graphistes, graveuse et styliste de vêtements pour enfant). J’aime explorer. Passer du papier découpé à la gouache, de la matière aux aplats… je n’ai pas de techniques privilégiées. Je les choisis selon les projets, d’ailleurs, ce sont souvent eux qui m’amènent à travailler de telle ou telle façon ! L’ordinateur m’est souvent un bon outil pour faire des recherches ou assembler et finaliser mes images.
Comment décrivez-vous votre métier d’illustrateur ?
Je m’approprie le travail d’illustratrice un peu comme s’il s’agissait de cuisine.Les ingrédients sont disposés sur la table et je cherche à les assembler, j’essaie de trouver une harmonie de couleurs et de saveurs entre eux.
Histoire d’en faire un bon petit plat à partager avec des amis !
Où trouvez-vous l’inspiration ?
Dans beaucoup de petites choses du quotidien. Cela peut-être un film de Jacques Tati, l’architecture des années 50 de Royan, la littérature jeunesse (dont j’aime découvrir avec enthousiasme les nouveautés à l’Autre Rive, librairie à Nancy), les motifs d’un tissu acheté sur le marché de Cotonou, les maquettes de Junya Ishigami exposées cet été à la Fondation Cartier, un pêcheur rencontré en Bosnie il y a quelques années… Finalement, l’inspiration je la trouve dans tous ces voyages, ceux qui sont immobiles et ceux qui me transportent de l’autre côté des montagnes.
Comment se passe votre collaboration avec l’auteur ?
Je fais confiance à l’éditrice qui met nos univers en lien. Je n’ai jamais rencontrés les auteurs (pour le moment !)
Dessinez-vous pour d’autres supports que le livre papier ? Cela fait-il une différence ?
Il m’arrive de travailler pour la presse, parfois, et souvent pour des institutions culturelles, des collectivités ou des associations qui me confient leurs projets de communication(reportages dessinés d’événements, programme de théâtre jeune public, jeu de cartes…). Ce sont des temporalités de travail différentes pour chaque projet. Chacun d’entre eux demande de se plonger dans un nouvel univers, un univers qui lui est propre !
Comment choisissez-vous les formats et les matériaux que vous utilisez pour illustrer un livre ?
Les formats sont imposés par l’éditrice, les livres illustrés faisant partis de collections. Pour les matériaux… j’ai souvent des univers, des ambiances en tête… alors je cherche, j’ouvre mes tiroirs pour trouver le bon outil. Je regarde beaucoup d’images sur internet ou dans les livres de ma bibliothèque.
Combien de temps cela vous prend-il d’illustrer un livre ?
Je prends souvent du retard sur le délai proposé ! Mes journées s’organisent entre des ateliers que j’anime pa
r-ci par-là, un peu de compta, de la prospection. Je travaille souvent sur plusieurs petits ou grands projets en même temps ! Et je rêve beaucoup entre tout cela ! Pour Vélos, je dirais 4/5 mois par intermittence.
En quoi le livre pour enfants vous semble-t-il utile ?
Pour voir les yeux des enfants s’écarquiller avec des étoiles dedans.
Si vous deviez choisir un de vos ouvrages pour vous présenter, lequel serait-ce ?
Celui qui se dessine dans ma tête depuis plusieurs mois !
Voyez-vous le numérique comme une menace ou une opportunité pour votre métier ?
Le numérique est un média contemporain qui permet de partager notre univers dans le monde entier, de façon accessible. C’est complémentaire de l’objet livre.
Livres de Karine Maincent disponibles sur Storyplay’r :
Mon père ce cuistot
de Anne Loyer et Karine Maincent
Éditeur : Kilowatt
À partir de 5 ans
Avec la naissance de Rudy, le père d’Aurélie et Yannis a décidé de prendre un congé parental. Maintenant il passe beaucoup de temps à la maison et parfois c’est bien embêtant. En plus, il se passionne pour la cuisine et décide de participer à l’émission Star en Toque ! Est-ce le début des ennuis ?
Vélos de Karine Maincent et Fleur Daugey
Éditeur : Kilowatt
À partir de 5 ans
Une invention révolutionnaire ! Un moyen de transport écologique. Il libère les femmes, fait la révolution en Chine, remplace les voitures quand il n’y a plus d’essence. On s’en sert même pour faire le Tour de France. Partout dans le monde, les vélos sont indispensables.
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