Extrait du livre Cosette d'après Les Misérables
Cosette d'après Les Misérables de Victor Hugo
d'Alain Paraillous
aux éditions Amaterra
Cosette d'après Les Misérables de Victor Hugo
1
Il était une fois, voilà très longtemps, une petite fille de sept ans qui s'appelait Cosette.
Sa maman, Fantine, l'avait laissée en pension chez un couple d'aubergistes, les Thénardier, pour aller travailler dans une usine.
Mais les Thénardier étaient malhonnêtes et méchants. Très vite, ils traitèrent Cosette avec dureté. Elle devait se lever avant tout le monde pour balayer l'auberge, porter de lourdes bûches, allumer le feu dans la cheminée, laver la vaisselle et chercher de l'eau à la fontaine. La fillette dormait sous l'escalier, dans une sorte de niche, sur un tas de chiffons. Les Thénardier ne lui donnaient presque rien à manger, et elle était si maigre que les gens du village l'appelaient l'Alouette.
Ses vêtements étaient de vieux habits troués, déchirés. Ces haillons ne la protégeaient pas du froid, et on la voyait souvent grelotter. Cosette ne riait jamais. Elle avait tant pleuré que plus aucune larme ne coulait de ses grands yeux tristes.
Un jour, les Thénardier apprirent que Fantine était morte. Ils devinrent plus cruels encore. Pour un rien Cosette était battue. Son pauvre corps était couvert de bleus.
Éponine et Azelma, les filles des aubergistes, étaient aussi méchantes que leurs parents. Jamais elles n'acceptaient de prêter leur poupée à Cosette.
De toute façon, la Thénardier n'aurait jamais permis que la petite s'amuse.
Dans le pays, on disait :
- Notre Alouette ne chante jamais...
Et chacun plaignait Cosette de tout son cœur.
2
Un soir de Noël, des voyageurs s'arrêtèrent à l'auberge. Dehors, il faisait froid et pas une étoile n'éclairait le ciel.
Au moment de servir le repas, la Thénardier s'aperçut qu'elle n'avait plus d'eau.
- Cosette ! ordonna-t-elle, prends le seau et remplis-le !
La fontaine était à l'écart du village, au milieu d'un bois. La petite avait l'habitude de cette corvée, mais d'ordinaire elle y allait en plein jour. Terrifiée à l'idée de se trouver dans la forêt, par cette nuit si froide et si noire, elle resta clouée sur place.
- Eh bien, mademoiselle Crapaud, tu te décides ? hurla la Thénardier en attrapant le fouet.
La petite prit le lourd seau de bois. Une fois la porte franchie, elle entendit la Thénardier crier encore :
- Et surtout ne traîne pas, sinon tu sais ce qui t'attend !
En raison de la fête de Noël, des baraques de forains étaient alignées le long de la rue. La plupart exposaient des cadeaux pour les enfants. Cosette ne put s'empêcher de regarder ces pauvres boutiques qui lui parurent des palais.
Une, surtout, l'impressionna : parmi les jouets, le marchand avait placé une grande et magnifique poupée, tellement belle qu'on aurait dit une princesse. Elle coûtait si cher que personne dans le village n'était assez riche pour l'acheter.