Extrait du livre Rémi d'après Rémi sans famille
Rémi d'Alain Paraillous et Clémence Pollet d'après Rémi Sans Famille d'Hector Malot aux éditions Amaterra
Rémi d'après Rémi Sans Famille d'Hector Malot
1 Il était une fois, voilà très longtemps, un petit garçon qui s'appelait Rémi. C'était un enfant trouvé.
De son passé, on ne savait rien, sinon qu'il avait été abandonné. Un saltimbanque, le "signor Vitalis", l'avait recueilli, puis élevé. Ce vieil homme chantait sur les places publiques, exécutait des numéros de jonglerie avec ses trois chiens savants, Capi, Dolce et Zerbinette. Il avait aussi un petit singe nommé Joli-Coeur. Quand Rémi eut huit ans, Vitalis lui dit : - Maintenant, tu as l'âge de participer à mes spectacles. Es-tu d'accord ? - Oh oui, signor Vitalis, j'aimerais tant être un grand artiste comme vous ! - Alors tu dois savoir chanter et connaître la musique. Je vais t'apprendre à jouer de la harpe. Capi continuera à quêter après le spectacle. N'est-ce pas, Capi ? - Ouah ! Ouah ! fit le caniche.
Les représentations avaient lieu en plein air. Vitalis chantait, Rémi l'accompagnait à la harpe et présentait les numéros : - Approchez mesdames et messieurs, approchez les enfants, vous allez voir aujourd'hui des artistes extraordinaires ! Ces trois chiens savants sont de remarquables acrobates ! Ils vont sauter à travers les cerceaux que le signor Vitalis tiendra de plus en plus haut. Ensuite, ils vous montreront qu'ils savent reconnaître les lettres, les chiffres et même les cartes à jouer !
Ce qui plaisait beaucoup, c'étaient les grimaces de Joli-Coeur. Le singe portait un habit rouge de général. Les enfants riaient beaucoup en le voyant. À la fin de la représentation, les spectateurs donnaient quelques pièces à Capi. 2 Pendant plusieurs années, la petite troupe mena la vie de bohème. Rémi portait sa harpe sur ses épaules.
Les deux baladins étaient trop pauvres pour se déplacer en diligence ou dans une calèche tirée par des chevaux. Ils allaient à pied, de ville en ville, dormant dans des auberges, ou dehors à la belle étoile. Rémi considérait le vieux Vitalis comme son père. Les animaux de la troupe étaient ses amis. L'été, cette existence était très agréable, mais, à la mauvaise saison, les recettes diminuaient et la vie devenait difficile.
Un hiver, alors qu'ils traversaient une forêt par un froid glacial, la neige se mit à tomber. Quand la nuit arriva, ils entendirent des hurlements autour d'eux : - Hou-ou !... Hou-ou !... - Les loups ! s'exclama Vitalis. Vite, un abri et du feu ! Ils aperçurent une cabane de bûcherons, et s'y réfugièrent. Vitalis alluma une flambée, ce qui les réchauffa aussitôt et éloigna les loups.