Extrait du livre Je m'appelle Sudan
Je m'appelle Sudan, Texte de DAI Yun traduit du chinois par Chun-Liang YEH illustré par LI Xingming, Aux éditions HongFei
Je m'appelle Sudan
Quand il était petit, Sudan n’avait pas de nom. Sa maman lui disait : « Les rhinocéros n’ont pas besoin de nom. Quand tu veux faire savoir qui tu es, montre simplement ta corne ! » À l’époque, le petit rhinocéros voyait à peine, et il n’avait presque pas de corne. Pour lui indiquer le chemin, maman baissait la tête et le poussait doucement de sa corne. Et elle s’en servait aussi pour déterrer les racines juteuses pour leur dîner.
Mais quand les lions attaquaient, la corne attentionnée de maman se transformait sur-le-champ en une arme redoutable. Le petit rhinocéros se disait alors : « Plus tard, j’aimerais avoir une corne comme celle de maman ! »
Le petit rhinocéros avait maintenant trois ans. Un jour, après son bain de boue, il regarda son reflet dans l’eau et remarqua avec joie que sa corne avait poussé. « Pan ! » Au même instant, un bruit assourdissant fait trembler la savane. Aussitôt, le petit rhinocéros se tapit dans les herbes, effrayé.
Après un long moment, il s’avança timidement pour voir ce qui s’était passé. Il découvrit maman, couchée sur le sol, complètement immobile. Sa corne avait disparu. Le petit rhinocéros tourna autour de maman, tourna encore, et encore. La savane rougissait au crépuscule. Maman ne s’est jamais réveillée.
Plusieurs jours durant, le petit rhinocéros est resté auprès de sa maman. Il ne voulait pas la quitter. « Da-da-da-da-da-da / Flap-flap-flap-flap-flap… » Un bruit inquiétant résonne dans le ciel. C’est un hélicoptère ! Le petit rhinocéros a peur. Il se lance dans une fuite éperdue… Psittt ! Épuisé, il ne peut éviter la flèche qui l’atteint au flanc et perd peu à peu conscience.
Le petit rhinocéros se réveille dans un lieu qu’il ne connaît pas.