Mon beau mammouth

Mon beau mammouth

9-12 ans - 40 pages, 3807 mots | 29 minutes de lecture | © Voce Verso, 2024, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Mon beau mammouth

Mon beau mammouth

Depuis toujours, chaque matin sans exception, pour Cléo et Mammouth, c’est câlin obligatoire dès le réveil. Mais aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres.

Un texte fort qui aborde le thème universel de la fin de vie et du deuil d’un animal de compagnie traité avec beaucoup de douceur.

"Mon beau mammouth" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Mon beau mammouth

Mon beau Mammouth de Florence Medina et Bérengère Mariller-Gobber aux éditions Voce Verso


Mon beau Mammouth
Quand elle arrive dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner, Cléo trouve le panier vide. Et le câlin du matin, alors ? Elle appelle : — Mammouth ! Mon gros Mammouth, où es-tu ? Normalement, à cette heure, il fait la grasse matinée. Si, exceptionnellement, il est sorti pour chasser le lézard, courir après sa queue ou creuser des trous dans le potager, à l’appel de son humaine préférée, il se rue à l’intérieur, la plaque au sol et lui léchouille les oreilles.
Depuis toujours, chaque matin, sans exception, pour se mettre de bonne humeur et partir du bon pied, c’est comme ça, câlin obligatoire. Voilà pourquoi Cléo parcourt la maison en chantonnant : — Mammouth ! Mon gros Mammouth laineux, où es-tu ? En vain. Alors, elle utilise les grands moyens. Elle ouvre le frigo, attrape la boîte de pâtée, fait tinter sur le rebord les dents d’une fourchette. Cléo sait que, pour Mammouth, ce cliquetis est une mélodie merveilleuse. Quand il l’entend, il rapplique ventre à terre. Même s’il n’a pas vraiment faim. Juste pour le plaisir de retrouver la fillette qui tient la fourchette. Aujourd’hui, Cléo a beau s’acharner sur la boîte de conserve, rien ne vient. Sauf sa mère, qui surgit de la salle de bains, les yeux rouges, un gros mouchoir en papier roulé en boule contre son nez qui coule. — Pourquoi tu pleures, Maman ? Marie se mouche en faisant le bruit d’un éléphant qui barrit. Gros chagrin, donc. — Qu’est-ce qui se passe ? Sa mère tourne la tête vers le panier vide.
Dans le cerveau de Cléo, un vilain circuit relie l’absence de Mammouth et les pleurs de sa mère. — Où est mon chien ? demande-t-elle d’une voix blanche. Marie baisse le regard. De plus en plus affolée, Cléo redemande : — Où est mon chien ? Puis elle repart dans le couloir : — Mammouth, mon gros Mammouth ! Arrête de faire l’idiot ! Viens ici tout de suite ! Sa mère parvient enfin à articuler : — Mammouth est malade. Papa l’a conduit chez le vétérinaire. Il m’a appelée pour me dire qu’il revenait. — Qu’il revenait ou qu’il-S revenaient ? Au singulier ou au pluriel ? Papa rentre ou Papa et Mammouth rentrent ? Marie tarde à répondre. Cléo n’y tient plus, elle va dans l’entrée, attrape son manteau et l’enfile par-dessus son pyjama. — Je laisse pas mon chien là-bas tout seul ! Il a besoin de moi. Marie n’a pas le temps de protester que la porte s’ouvre. Benoît s’engouffre dans la maison, marque un temps d’arrêt quand il découvre Marie désemparée et Cléo, bizarrement attifée, prête à sortir.