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La peine de Sophie-Fourire

La peine de Sophie-Fourire

6-8 ans - 18 pages, 868 mots | 8 minutes de lecture | © Les 400 coups, 2016, pour la 1ère édition - tous droits réservés


La peine de Sophie-Fourire

La peine de Sophie-Fourire

La maman de Sophie la surnommait Sophie-Fourire, parce qu’elles riaient toujours en trompette et en accordéon ensemble, surtout quand elles faisaient des grimaces devant le miroir. Lorsque sa maman s’en va pour toujours à cause d’un accident, Sophie n’arrive plus à retrouver son joli rire, même si son papa et ses amies veulent bien l’aider à le récupérer. Finalement, ce n’était peut-être pas le rire qui était perdu, mais quelque chose d’autre, un autre sentiment qu’il fallait laisser sortir pour que le rire puisse réapparaître…

Cet album a reçu le Prix Illustration Jeunesse, mention spéciale relève du Salon du livre de Trois-Rivières 2017.

"La peine de Sophie-Fourire" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Ségolène

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Extrait du livre La peine de Sophie-Fourire

La peine de Sophie-Fourire de Nadine Poirier et Amélie Dubois aux éditions Les 400 coups


La peine de Sophie-Fourire
Avant, quand maman était là, j’étais mademoiselle Sophie-Fourire. C’est le nom qu’elle me donnait parce que je riais tout le temps. Devant le grand miroir de sa chambre, nous faisions des grimaces. Maman se transformait en monstre qui louche et moi, en grenouille à grande bouche.
Dans ses bras, précieusement enveloppée, je sentais son ventre rebondir contre le mien. Le rire de maman retentissait dans la pièce. On aurait dit un âne qui aurait avalé une trompette. Qu’il était drôle, le rire de maman ! Le mien chantait do-ré-mi-fa-sol-la-si-do, comme un accordéon à dos de chameau. Par la fenêtre entrebâillée, nos fous rires s’évadaient. Quel bruit dans notre rue ! Nos voisins n’en pouvaient plus. Papa disait qu’il n’était pas très bon pour grimacer. Il préférait prendre des photos de nous qu’il déposait sur la table du salon. Là, il les contemplait en souriant. De jolies notes de musique dansaient dans ses yeux.
Puis un matin, maman est partie pour toujours, après un terrible accident. Les notes de musique dans les yeux de papa ont disparu le même jour. Mon rire accordéon s’est replié dans ma gorge. Ainsi refermé, il me faisait très mal. Je n’osais pas pleurer. Les gouttes de peine brisent les photos, m’avait confié papa. Il les rangea aussitôt.