Extrait du livre Shaolin, pays de kung-fu
Shaolin pays du Kung-fu de Pierre Cornuel aux éditions HongFei
Shaolin pays du Kung-fu
Dans un village au cœur de la Chine, le marché résonne du cri des vendeurs qui attirent les clients. La petite Mengmeng vit avec sa tante Lina, qui a constitué tout un jardin sur ses tréteaux. Son étal de fruits est le plus coloré et harmonieux de tous.
Aujourd’hui une horde de voyous est descendue des monts environnants. Ils ont tout cassé ! Échoppes, tables et présentoirs, rien n’est épargné. Ils ont même brutalisé ma tante, renversé son bel étal, mordu dans ses fruits. Nombre de villageois, malmenés, se sont enfuis. Moi, j’ai couru vers la forêt, tout effrayée. Le plus loin possible à travers les arbres. Trop loin sans doute… Parvenue sur une pente abrupte, j’ai glissé et roulé comme une pierre de tout mon poids jusqu’en bas. Je me suis retrouvée là, assommée sur le sol. C’est alors qu’un souffle chaud sur mon visage m’a réveillée. Un museau velu et de grands yeux m’ont fait sursauter de peur. La bête a aussi poussé un cri d’effroi. Un singe ! Il est allé s’asseoir à quelque distance, hurlant et faisant des gestes pour m’indiquer je ne sais quoi. Fatiguée, avec ce tumulte qui me donnait envie de pleurer, je me suis de nouveau évanouie.
Quand j’ai recouvré mes esprits, j’étais allongée sur un brancard et toujours accompagnée par le singe. Mais il n’était plus seul. Ces silhouettes qui m’entourent… On dirait des moines ! Bercée par le mouvement apaisant du brancard, je me laissais conduire. Vers un endroit que j’espérais sûr.
Nous voilà devant un monastère. Il est différent de ceux que je connais. Ici, tout inspire le calme et la sérénité. Sauf que de temps en temps des cris cadencés me parviennent de derrière le mur d’enceinte. Un garçon apparaît au portail et s’avance vers moi. « Bonjour, je m’appelle Kun-Yi. Mes grands frères t’ont trouvée au pied de la falaise grâce à Chichi notre singe. » Il me tend un bol de thé et poursuit : « Tu parlais de brigands dans ton sommeil. Tu dois venir de la vallée de l’autre côté de la montagne. – Oui, j’étais avec ma tante quand ils ont attaqué le marché de notre village. Ils ont tout saccagé… » C’est ainsi que je fus recueillie par les moines de Shaolin.