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Les trois plumes

Les trois plumes

3-5 ans - 16 pages, 927 mots | 9 minutes de lecture | © Callicéphale, 2013, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Les trois plumes

Les trois plumes

Contrairement à Hansel et Gretel, ce conte des Frères Grimm est peu connu.

Un roi sentant sa fin proche ne sait pas lequel de ses trois fils doit lui succéder. Ils vont subir des épreuves en suivant au hasard les trois plumes qu'il souffle du parvis de son château.

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Raconté par Mina

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Texte integral du livre Les trois plumes

Il était une fois un roi qui avait trois fils. Les deux aînés étaient intelligents et fiers. Leur jeune frère, lui, ne parlait pas beaucoup, et tout le monde l’appelait le Simplet. Quand le roi, vieillissant, sentit sa fin prochaine, il réunit ses enfants : – L’un de vous devra bientôt prendre ma place, et je ne sais pas lequel désigner. Alors j’ai décidé que ce serait celui qui me rapportera le plus beau, le plus soyeux des tapis, qui sera sacré roi. Suivez-moi. Le roi mena ses trois fils devant les portes du château. – Je vais souffler sur ces trois plumes et vous devrez les suivre.


Une plume s’envola vers l’ouest, l’autre vers l’est et la troisième droit devant. Mais elle n’alla pas bien loin. Le Simplet regarda l’un de ses frères courir à droite, l’autre filer à gauche, et lui, tristement s’accroupit à côté de la plume blanche posée sur le sol. C’est alors qu’il remarqua une trappe. Il la souleva et il découvrit un escalier. Prudent, il s’engagea, descendit les quelques marches et se trouva face à une porte.
Poli, il frappa et il entendit une voix qui chantait : Petite et verte demoiselle Toi qui sautilles par ci, par là, Va vite voir celui ou celle Qui vient troubler nos bla-bla. La porte s’ouvrit, le Simplet entra.
Timidement, il salua les grenouilles qui l’observaient, plein de petites et une toute grosse au milieu : – Bonjour, bienvenue chez nous, dit-elle, quel est ton souhait ? – J’aimerais avoir le plus beau, le plus soyeux des tapis pour mon père, le Roi. Petites et vertes demoiselles, Vous qui sautillez par-ci, par-là, Allez vite chercher la malle Et, devant moi, posez là.
La grosse grenouille sortit un tapis si beau, si fin, que nul n’en avait jamais vu de pareil là-haut sur terre. – Voilà, il est pour toi, nous te l’offrons avec plaisir. – Merci, merci beaucoup, et au-revoir dit le Simplet en prenant congé. Ses aînés, persuadés que le Simplet ne trouverait aucun tapis, avaient dérobé chacun à la première bergère qu’il avait rencontré, des tissus grossiers. Ils les montraient à leur père quand leur frère arriva.
– Il est magnifique, s’écria le Roi, c’est sans conteste le plus beau. C’est toi mon fils qui me succédera ! – Ce n’est pas possible, pas lui ! s’écrièrent les aînés. Ce tapis, il l’a trouvé par hasard. Il n’est pas capable de diriger le royaume. Père, il faut une nouvelle épreuve ! Et le Roi céda. Il précéda ses enfants sur le perron du château : – C’est celui qui m’apportera la bague la plus belle et la plus précieuse qui sera sacré Roi.
Et il souffla sur les trois plumes. Une plume s’envola vers l’ouest, l’autre vers l’est et la troisième droit devant. Mais elle n’alla pas bien loin. Quand ses frères furent partis, l’un à droite, l’autre à gauche, le Simplet ouvrit la trappe, descendit l’escalier et frappa à la porte. – Bonjour. – Bonjour, que désires-tu cette fois ? – La plus belle des bagues. La grosse grenouille verte envoya chercher la malle, en sortit un anneau si beau et si brillant que nul n’en avait jamais vu de pareil là-haut sur terre.
Les deux aînés ne s’étaient pas donné le moindre mal : ils avaient tout simplement fabriqué des bagues à partir de vieux clous tordus et de vieilles roues de charrettes. Alors quand le Simplet montra son anneau, le roi dit à nouveau : – Elle est magnifique, c’est sans conteste la plus belle. C’est toi mon fils qui me succédera !
– Ce n’est pas possible, pas lui ! s’écrièrent les aînés, cette bague, il l’a trouvé par hasard. Il n’est pas capable de diriger le royaume. Père, il faut une nouvelle épreuve ! Et le Roi céda, il précéda ses enfants sur le perron du château : – C’est celui qui viendra avec la plus belle, la plus séduisante des damoiselles qui sera sacré Roi.
Et il souffla sur les trois plumes. Une plume s’envola vers l’ouest, l’autre vers l’est et la troisième droit devant. Mais elle n’alla pas bien loin. Quand ses frères furent partis, l’un à droite, l’autre à gauche, le Simplet ouvrit la trappe, descendit l’escalier et frappa à la porte. – Bonjour. – Bonjour, que désires-tu cette fois ? – La plus séduisante des compagnes.
– Tu es exigeant, mais nous allons te donner satisfaction. Prends cette carotte, j’y ai attelé six petites souris. – Que dois-je faire, demanda Simplet, tout étonné ? – Choisis l’une de mes petites grenouilles et pars avec elle ! Le Simplet, surpris, obéit.
Mais, à peine eut-il un pied dans la carotte, que celle-ci se transforma en un magnifique carrosse, les six souris en six chevaux fringants et la grenouille en une jeune fille que, tout de suite, il aima. Il l’embrassa et ensemble, ils filèrent vers le château.
Ses frères arrivèrent après lui. Ils n’avaient pas cherché bien loin et ramenaient les premières paysannes qu’ils avaient rencontrées. Et le Roi, une nouvelle fois s’exclama : – Qu’elle est ravissante ! Qu’elle est belle ! C’est toi mon fils qui me succédera. – Ce n’est pas possible, pas lui ! s’écrièrent les aînés. Cette fille, il l’a trouvée par hasard, il n’est pas capable de diriger le royaume. Père, il faut une nouvelle épreuve ! Par exemple, voyons celle qui sautera le mieux à travers le cerceau. Et le Roi céda. Les deux paysannes sautèrent en premier, elles passèrent à travers le cerceau, mais elles retombèrent si mal que l’une se cassa un bras et l’autre une jambe.
La jeune compagne du Simplet passa l’épreuve avec tant de grâce et de facilité que toutes les contestations cessèrent.
Elle monta sur le trône avec Simplet. Ils régnèrent longtemps avec grande sagesse.