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Mystères dans le Transsibérien

Mystères dans le Transsibérien

9-12 ans - 47 pages, 9245 mots | 1 heure 08 minutes de lecture
© ABC Melody, 2021, pour la 1ère édition - tous droits réservés

Mystères dans le Transsibérien

9-12 ans - 1 heure 08 minutes

Mystères dans le Transsibérien

Partis à la découverte de la Russie, les CM2 d’Alex Moury entament un long voyage jusqu’à Irkoutsk à bord du mythique Transsibérien. Mais lors de leurs différentes étapes pour visiter les monuments et se tremper dans l’histoire du pays et des régions qu’ils traversent, les enfants remarquent qu’un espion s’est attaché à leurs traces. Plus précisément à celles d’Alex Moury. Pour quelle raison ? Le maître cacherait-il un secret ? Est-il en danger ?

"Mystères dans le Transsibérien" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Mystères dans le Transsibérien

Mystères dans le Transsibérien d'Alain Surget et Louis Alloing aux éditions ABC Melody


Mystères dans le Transsibérien
Chapitre 1 Les yeux du Kremlin Octobre à Moscou. Thomas s’arrête sur l’immense Place Rouge et prend une série de photos du Kremlin derrière sa muraille de briques rouges : le Goum, un très grand centre commercial avec son immense verrière, le Musée historique d’État, tout en briques rouges lui aussi, et la cathédrale Saint-Basile.
– Avec ses clochers à bulbe, la cathédrale me fait penser à de gros sucres d’orge de toutes les couleurs, remarque Jasper à côté de Thomas. – Ne traînez pas ! les hèle Mélanie. Nous ne voulons pas vous perdre ! Les deux garçons courent pour rattraper la classe. Classe qui, par son travail, vient de remporter le premier prix de « Découverte du Monde » : un voyage de Moscou à Irkoutsk par le Transsibérien. À ce moment, un officier qui discutait avec un autre homme près du mausolée de Lénine, un monument abritant la momie du chef de la Révolution d’octobre 1917, se dirige vers la classe. Parvenu devant Alex Moury, il le gratifie d’un salut militaire et lui ordonne d’un ton sec : – Vash pasport, pozhaluysta! Alex marque son étonnement puis il lui présente son passeport. L’homme le parcourt en détail... – C’est bizarre, glisse Amytis à l’oreille de Romain. Déjà en arrivant à l’aéroport, hier soir, le maître a subi un long contrôle. – Je pense que les Russes ne sont pas habitués à voir une classe de CM2 visiter le pays. Surtout venant de France, répond son ami pour la rassurer. – Hum, doute Amytis, j’ai l’impression qu’on a dirigé volontairement cet officier sur nous. Il s’entretenait avec un individu qui nous a montrés du doigt. – Yedem v Irkutsk! Sushchestvuyet problema? Khotite uvidet’moi drugiye dokumenty, otnosyashchiyesya k etoy poyezdke? l’interroge le maître, lui indiquant qu’ils vont jusqu’à Irkoutsk, lui demandant s’il y a un problème, et s’il doit lui présenter ses autres papiers concernant le voyage. – Ça alors, le maître parle russe ! s’ébahit Cerise, les autres élèves ouvrant également de grands yeux surpris.
Thomas braque son appareil sur l’officier pour le photographier, mais celui-ci l’arrête d’un « Net! » cassant. Un refus qui vaut pour l’enfant comme pour son maître. L’homme rend son passeport à Alex, le salue d’un geste machinal puis fait demi-tour. Du coin de l’œil, Amytis voit l’officier rejoindre l’autre homme près du mausolée et échanger quelques paroles avec lui. « Il y a quelque chose de pas clair dans tout ça, » réfléchit-elle comme la classe reprend son chemin le long de la muraille qui entoure le Kremlin. * * * Un instant plus tard, Alex Moury fait patienter les élèves devant la tour Koutafia, le temps d’acheter trois billets pour la visite du Kremlin, un pour lui, les deux autres pour ses accompagnateurs, Mélanie et Farid, l’entrée étant gratuite pour les enfants. – Le Kremlin a été la résidence des tsars puis des dirigeants de l’Union Soviétique, explique Farid. Le président actuel y réside également, et c’est son lieu de travail. – Sa forme est triangulaire et rassemble à l’intérieur de son enceinte des palais transformés en musées et des cathédrales, poursuit Mélanie. Dix-neuf tours renforcent la muraille. – Cette tour est différente des autres, note Amytis, et elle ne fait pas partie de l’enceinte. Elle est surmontée d’une couronne. – C’est une ancienne barbacane, lit Farid dans son livre-guide, c’est-à-dire un poste fortifié qui gardait l’entrée du Kremlin. Elle était entourée de douves et possédait un pont-levis. Aujourd’hui, c’est un pont en pierre qui relie cette tour à la tour Troïtskaïa qui est l’entrée principale au Kremlin. Le maître rejoint sa classe et l’entraîne sur le pont qui enjambe le jardin Aleksandrovsky et ses fontaines.
– Une rivière coulait autrefois sous ce pont, annonce-t-il. – Farid nous l’a dit, intervient Jasper. – Ce qu’il n’a pas dû avoir le temps de vous raconter, c’est l’histoire du Kremlin, suppose Alex. Et pendant que les élèves franchissent le pont, et que Thomas photographie les tours et le parc... – Siège du pouvoir politique et religieux, la forteresse a été fondée au XIe siècle, raconte le maître. Installée sur un talus de huit mètres de haut et ceinturée par une palissade de trois mètres, elle a été agrandie et a pris son nom de Kremlin en 1331, lorsque le Prince Ivan Ier la fit entourer par une muraille de pieux de chêne. Au cours des siècles suivants, le Kremlin a subi de nombreuses attaques et des destructions : par les Mongols en 1382, les Tartares en 1571, les Polonais en 1610, les Français en 1812... – Les Français ? s’étonne Hugo.
– Eh oui ! Le Kremlin a servi de résidence à Napoléon pendant que ses troupes occupaient Moscou, rappelle Mélanie. – Au XVe siècle, Ivan III a entrepris la reconstruction du Kremlin en faisant appel à des architectes italiens, précise Farid, le nez dans son guide. La muraille, renforcée par vingt tours, dessinait le triangle que l’on voit aujourd’hui, et des douves entouraient la forteresse. C’était comme une île dans la ville. – C’est au milieu du XIXe que les fossés ont été comblés, reprend Alex, et que d’importantes transformations ont eu lieu. La classe parvient à la tour Troïtskaïa surmontée d’une étoile rouge. – Cette tour abritait une prison aux XVIe et XVIIe siècles, spécifie Alex. Il se tait en voyant Jasper courir vers le Palais national du Kremlin, la seule bâtisse moderne en béton, en aluminium et en verre. – Reviens par ici ! le rappelle-t-il. Nous allons vers la Place des Cathédrales, comme indiqué sur cette pancarte. – On ne comprend rien sur les panneaux, M’sieur, se défend le garçon. C’est une drôle d’écriture, le russe, avec ses R et ses N à l’envers, des sortes de 3 et de 6, des O dans l’H, des K dos à dos... – C’est l’écriture cyrillique, issue du grec, lui apprend Mélanie.
– Nous suivons le circuit classique en longeant d’abord l’Arsenal, déclare Alex Moury en désignant un joli bâtiment jaune ocre. Les enfants s’émerveillent devant les nombreux canons alignés devant la façade. – L’Arsenal abrite le régiment chargé de la sécurité du président et des membres de son administration, précise Farid. – On peut visiter la caserne ? demande Moussah. – Non, répond Alex. Tous les bâtiments ne sont pas ouverts au public. Et celui-ci en particulier. Leur promenade les conduit devant le palais des Patriarches, tout blanc, dont l’entrée est surmontée par l’église des Douze-Apôtres. – Un patriarche est, pour la religion orthodoxe, l’équivalent du pape pour la religion catholique, explique Alex Moury. Ils pénètrent dans le palais et découvrent une immense salle en croix de 300 m2, sans aucun pilier, et aux murs parés de superbes carreaux de faïence. – C’est dans cette salle que les patriarches et les tsars organisaient des banquets, signale Farid. Un peu plus tard, mêlés à d’autres groupes de touristes, les élèves arrivent Place des Cathédrales qui réunit un ensemble d’églises et de cathédrales, blanches elles aussi, avec des coupelles dorées. – Les cathédrales se ressemblent toutes, constate Cerise. – Il n’y a que les portails qui changent, note Romain. Chacun a sa fresque particulière. Thomas ne sait plus où donner de la tête. Il regarde de tous côtés, se décide enfin pour la cathédrale de l’Assomption, braque son appareil sur elle... C’est alors qu’éclate un grand cri et que deux hommes s’élancent à travers la place, provoquant un mouvement de frayeur parmi les visiteurs.
Chapitre 2 Sur la piste d’Alex Moury Figés par la stupeur, les CM2 voient les hom- mes débouler en criant : – Vy rasskazat’nam, chto! Mozhete li vy rasskazat’nam, chto tam proiskhodit! – Qu’est-ce qu’ils racontent ? s’étrangle Jasper. Alex Moury a compris. Il se tourne aussitôt vers Thomas et lui arrache l’appareil des mains.