Perrault ou Grimm : les mêmes contes mais des versions différentes
Les contes sont des histoires qui se transmettent de génération en génération depuis des siècles. Pas étonnant, donc, que les grands conteurs que sont Perrault ou les frères Grimm se soient inspirés des mêmes histoires, tout en y apportant chacun leur patte. C’est pourquoi un même conte, en apparence similaire, se retrouve affublé de fins totalement différentes selon l’auteur. Par exemple, si l’on vous dit Le Petit Chaperon Rouge, vous pensez fin tragique pour la grand-mère et la petite fille, ou fin heureuse grâce à l’arrivée du chasseur ? Il y a effectivement deux fins différentes : l’une est de Perrault, l’autre des frères Grimm. Perrault opte pour une fin tragique et sans appel pour la grand-mère et la petite fille qui se font dévorer par le loup, tandis que les frères Grimm introduisent un nouveau personnage, le chasseur, qui permet de sauver la grand-mère et la petite fille. Cette fin s’inscrit dans la tradition du happy end.
A contrario pour Cendrillon, ce sont les frères Grimm qui ont cette fois choisi une fin plus sombre, car les demi-sœurs de Cendrillon sont punies pour leur injustice et leur mensonge : l’une se coupe l’orteil et l’autre le talon afin d’ajuster la pantoufle… Perrault offre, quant à lui, une fin digne d’un conte de fée puisque Cendrillon pardonne à ses demi-sœurs et leur trouve un mari.
Rappelons que la cruauté des contes était chose courante à l’époque et que ces histoires s’adressaient à des adultes et non à des enfants ! Dans Le Pentamerone, recueil de contes précédant les Contes de la mère l’Oye de Charles Perrault de plus 50 ans, on retrouve Cendrillon, La Belle au bois dormant, La petite sirène et Blanche Neige dans des versions beaucoup plus crues et violentes et, pour la plupart, absolument pas adaptées pour être lues à de jeunes enfants !