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Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique

Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique

9-12 ans - 126 pages, 24135 mots | 2 heures 54 minutes de lecture | © ZTL-ZéTooLu, 2021, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique

9-12 ans - 2 heures 54 minutes

Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique

Jules et Sarah sont invités sur un navire océanographique pour une mission en Antarctique, lorsque des évènements étranges se

produisent à bord.

Qui peut voler le plus gros diamant du monde sur un bateau isolé sans ne jamais croiser personne ?

Qui peut prendre en otage la moitié de l’équipage et abandonner l‘autre sur la banquise ?

Une aventure maritime, pleine de mystère et de suspense.

"Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique

Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique de Grégoire Vallancien aux éditions ZéTooLu


Jules et Sarah, le fantôme de l'Antarctique
Prologue La découverte du professeur Arnoglosse Depuis trois mois déjà, le continent antarctique était plongé dans une interminable nuit polaire. La température descendait à –70 °C, un vent glacé chargé de neige gelée soufflait continuellement sur la station scientifique. Avec ses deux bâtiments ronds posés sur des piliers, la station de recherche scientifique française ressemblait à une base spatiale construite sur une planète lointaine et hostile. Quinze scientifiques passaient tout l’hiver confinés dans cette base, uniquement reliés au monde par leurs ordinateurs. À cette
heure-ci, plusieurs d’entre eux étaient déjà couchés, d’autres regardaient des DVD dans la salle commune. Pourtant, un homme travaillait encore. Il observait avec beaucoup d’attention une pierre qu’il avait trouvée en faisant un forage. C’était de la kimberlite, une roche qui contenait des diamants bruts naturels. Après l’avoir fixée dans un petit étau, le scientifique la brisa en deux à l’aide d’un burin et d’un marteau. Desserrant son outil, il s’empara du plus gros des éclats et le plaça dans la lumière. L’homme ne put retenir un cri d’exclamation. Un diamant scintillait au centre de ce caillou ! Un diamant de près de 600 grammes, gros comme une balle de tennis. Il s’épongea le front, réfléchit quelques instants puis plaça le morceau de roche dans un petit coffre à code. Ensuite, il quitta son laboratoire après avoir éteint toutes les lumières. — Que se passe-t-il ? demanda un jeune scientifique qui passait dans le couloir. Je vous ai entendu crier. — Heu... non rien, mon ami. Je me suis cogné, mais ce n’est pas grave, dit l’homme en fermant sa porte à clé. Sur cette porte, on pouvait lire : Laboratoire de glaciologie, Professeur Ferdinand Arnoglosse
Chapitre 1 Mardi 10 décembre Une cargaison mystérieuse Jules et Sarah regardent devant eux s’étendre une mer bleu foncé, absolument immobile. Elle est parsemée de plaques de glace brisées, de morceaux de banquise éparpillés à la façon d’un grand puzzle blanc. Dans cette immensité gelée, leur navire se faufile lentement entre des icebergs monumentaux, plus impressionnants les uns que les autres. C’est un spectacle magnifique dont ils ne se lassent pas. Ils le contemplent depuis le pont, bien emmitouflés dans leur anorak à capuche fourrée.
— Quelle chance on a ! dit Jules. Peu de gens ont l’occasion de faire un tel voyage, de voir de si beaux paysages. — Pour une fois, je suis bien d’accord avec toi, mon frérot, lui répond sa sœur. Jules se remémore les circonstances étonnantes qui les ont menés là : six mois plus tôt, en pleines vacances d’été, ils avaient répondu ensemble à une annonce trouvée dans un journal scientifique. — Et tout ça grâce à qui ? À moi, ta sœur géniale ! le taquine Sarah. — C’est mon journal, auquel je suis abonné ! — Oui, concède Sarah, mais la page du journal auquel, c’est vrai, tu es abonné, était destinée à allumer un barbecue, je te rappelle. Au dernier moment, c’est moi qui ai déplié la page froissée en boule, pour lire l’annonce in extremis. — Exact ! Mais c’est moi qui ai immédiatement répondu à cette annonce. Toi, tu surveillais les saucisses ! lui rétorque son frère. — Encore heureux ! Elles auraient cramé, sinon ! Mais tu écrivais sous ma dictée et j’ai dû corriger les fautes d’orthographe, réplique Sarah. L ’annonce disait l’Institut polaire Paul-Émile-Victor cherchait deux enfants volontaires pour faire un séjour sur un navire océanographique au cours d’une mission en Antarctique. En contrepartie, les enfants devaient faire de petits reportages, tenir un blog avec des textes, des photos, des vidéos… Il fallait joindre à sa candidature une lettre de motivation. Deux semaines plus tard, Jules et Sarah apprirent, à leur grande surprise, qu’ils avaient été sélectionnés ! — À mon avis, il n’y avait pas beaucoup de prétendants, analyse Jules. Peut-être même
étions-nous les seuls. C’est vrai, quoi ! Personne ne veut aller passer des vacances dans le froid ! — C’est bien possible, rigole Sarah. Voilà pourquoi nous passons la fin du mois de décembre et les fêtes de Noël en plein océan Antarctique durant l’été austral ! Jules enfonce son bonnet sur ses oreilles, et ses mains dans ses poches. — Il fait trop froid, je rentre m’abriter à l’intérieur. — Petite nature, va ! se moque sa sœur qui, elle, est bien emmitouflée dans une grande écharpe en laine que sa grand-mère lui a offerte avant leur départ. Jules et Sarah sont jumeaux, même si cela ne se voit pas beaucoup. Ils se disputent souvent, ne sont jamais d’accord, mais pour rien au monde ils ne se sépareraient. Et pour rien au monde, ils n’avoueraient qu’en réalité, ils s’adorent. • La température est de quelques degrés au-dessous de zéro et un vent glacé se met à souffler en rafale. Sarah ne tarde pas non plus à rentrer s’abriter. Une petite salle à manger fait office de salon vidéo et de coin bibliothèque, c’est la pièce où tout le monde se retrouve. On l’appelle le carré. Sarah y rejoint son frère. Il joue aux cartes avec Andréa, une jeune femme pleine de gaîté et de fantaisie. Pourtant elle est aussi, et surtout en ce moment, une scientifique sérieuse qui va bientôt devenir « docteur » : elle rédige une thèse sur la reproduction des manchots empereurs. — Viens avec nous, Sarah, propose la jeune femme en battant les cartes, on fait une partie de Uno.
Sarah retire son anorak et son écharpe, puis prend place sur la banquette orange à côté de son frère. Andréa distribue les cartes en riant. — Bon, cette fois-ci, on joue pour de bon sans tricher, promis ! dit-elle. Dans deux jours, nous arrivons sur l’île Franklin, dans la mer de Ross. Les choses sérieuses vont commencer ! Il faudra compter les manchots et comme ils se ressemblent tous un peu, ça ne va pas être simple… Je vais avoir besoin de votre aide. — Pour compter les manchots, tu peux compter sur nous ! déclarent-ils en chœur. — C’est vrai ? Génial ! Je suis contente, car des images satellite semblent indiquer la présence d’une colonie de manchots empereurs assez importante. C’est exceptionnel, explique Andréa en posant une carte de son jeu. On n’a pas recensé de nouvelle colonie depuis plus de 10 ans ! — Mais… ça sert à quoi ? demande Jules. — À mieux les connaître. Il faudra aussi en baguer quelques-uns. Grâce à ces bagues posées sur leur patte, nous pourrons les suivre à la trace, observer leurs déplacements… C’est primordial. Ces oiseaux sont encore assez mal connus ; il reste beaucoup de choses à apprendre. • Le commandant Malo Le Guell passe par la cuisine pour chiper un morceau de pain, avant de s’asseoir sur la banquette. Sarah lui fait une petite place. Malo Le Guell a la peau bronzée, des cheveux gris-blanc argenté et des yeux bleu pâle : un Breton avec une carrure de Viking ! — Je vous entends parler de l’île Franklin, dit-il à Andréa en se grattant la tête. On a un petit problème à ce propos.
Andréa lui lance un regard inquiet. — Rien de grave. Nous devons seulement faire un détour pour récupérer un glaciologue. Il est actuellement à la station scientifique Dumont-d’Urville, sur l’île des Pétrels. Apparemment, il doit rentrer en France de toute urgence. — Des problèmes médicaux ? — Pas du tout, la rassure Malo. Il a une cargaison qu’il doit rapporter au plus vite en France. On l’embarque et on file sur l’île Franklin juste après, c’est promis. La partie de cartes reprend, mais Andréa est contrariée. Sarah et Jules aussi ont du mal à se concentrer, mais pour d’autres raisons : ils ont hâte de voir des manchots empereurs. BLOG de Jules et Sarah Jules - Mardi 10 décembre Bonjour à tous, Nous voilà à bord de la Stella Polaris. C’est un navire scientifique qui effectue des recherches océanographiques. Il mesure 43 mètres de long et 7 de large. Il est blanc et bleu foncé avec une grande ligne orange peinte sur la coque. C’est depuis la timonerie, le poste de commandement, qu'on dirige le bateau, en faisant bien attention à éviter les collisions avec les icebergs, bien sûr !
Juste au-dessus se dresse un énorme mât hérissé d’antennes pour la météo ou pour les communications par satellite. Des conteneurs cylindriques jaunes renferment des canots de sauvetage. On espère bien ne jamais s'en servir, mais chacun doit savoir vers lequel il faudrait aller si le bateau faisait naufrage. À l’avant, sous la timonerie, se situe le laboratoire du navire. Actuellement, il est occupé par Edgar Peters qui est climatologue, et Andréa qui est ornithologue, c’est-à-dire spécialiste des oiseaux. Leur labo est plein de matériel d’observation et d’ordinateurs qui récupèrent des données météorologiques que leur transmettent en permanence les fameuses antennes qui sont sur le mât. Il y a 7 membres d’équipage : Malo Le Guell, le commandant, Eugène Fulmar, le chef de quart, Marc, le bosco, second mécanicien responsable des manœuvres, Pierre, le technicien radio le plus jeune de l’équipe, Un excellent chef cuisinier sénégalais, j’ai nommé Tilbi Et deux matelots. Jules