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Les chroniques de l'Oméga - Milady et la Pierre de Lune

Les chroniques de l'Oméga - Milady et la Pierre de Lune

9-12 ans - 43 pages, 10369 mots | 1 heure 16 minutes de lecture
© Mage éditions, 2019, pour la 1ère édition - tous droits réservés

Les chroniques de l'Oméga - Milady et la Pierre de Lune

9-12 ans - 1 heure 16 minutes

Les chroniques de l'Oméga - Milady et la Pierre de Lune

Alors qu’une menace rôde, Milady, princesse des Elfes, part en quête de la Pierre de Lune, cachée au cœur du royaume des Ombres. Mais son chemin sera semé d’embûches… Parviendra-t-elle à sauver son peuple des terribles Sylphes ?

"Les chroniques de l'Oméga - Milady et la Pierre de Lune" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.

Extrait du livre Les chroniques de l'Oméga - Milady et la Pierre de Lune

Les chroniques de l'omega de Calista Moon et Sarah Feruglio chez MAGE Editions


Les chroniques de l'omega - Milady et la Pierre de Lune
Mondes Royaume des Ombres : territoire des êtres sans couleur, qui détiennent la Pierre de Lune. Royaume des Elfes Noirs : territoire sur lequel poussent les éternelles, fleurs magiques. Terre des Sylphes : territoire des êtres de Feu qui ont dévasté le royaume des Ombres. Ils sont en quête des éternelles. Lac des Reflets : dangereuse étendue d’eau créant des mirages, sous laquelle vivent les êtres de Cristal. Province des Dunes : monde de sable doré, sans cesse changeant. Y vivent les Suricates. Forêt des Songes : territoire des Elfes, prêté aux Trolls
Chapitre 1 Le départ En ce mois de Niridar, sur les terres enchantées et recouvertes de neige du royaume des Elfes Noirs, une grande fête battait son plein en l’honneur d’Eithil, la déesse de la fertilité. Au cœur du splendide château du roi Oddvar, de nombreux Elfes étaient venus déposer leurs offrandes. Si Eithil était satisfaite, les récoltes seraient bonnes ! Dans la salle du trône, de grands flambeaux éclairaient les murs. Les tables, recouvertes de longues nappes rouges brodées, regorgeaient de plats savoureux. Les enfants dansaient au rythme de la musique elfique. Quant aux adultes, ils riaient à gorge déployée en buvant de la liqueur pétillante dans de larges coupes en argent.
Milady était ravie : elle adorait les fêtes au château ! Ses parents savaient les organiser comme personne. Les cuisiniers n’allaient pas tarder à servir le dessert, et la princesse ne tenait plus en place. En attendant, elle repoussa une mèche de ses cheveux bleus et fit une partie d’Imaginarium, son jeu de rôle préféré, avec ses petites cousines. Pendant ce temps, ses deux frères, Ragnar et Oldarik, se disputaient la prochaine danse avec la belle Eldarin, la fille du comte d’Opale. Soudain, Asgard, le corbeau de Milady, se posa sur l’épaule de sa maîtresse en frottant sa tête duveteuse contre sa joue. Il se mit à croasser en agitant les ailes. L’oiseau était son meilleur compagnon : petite, elle l’avait trouvé blessé dans la cour du château et l’avait soigné avec beaucoup d’attention. Depuis il ne la quittait plus : il veillait sur elle, comme si leurs destinées étaient liées à tout jamais. — Que se passe-t-il, Asgard ? demanda Milady, inquiète. Le corbeau la regarda étrangement et la princesse sentit le lien ténu se tisser de nouveau entre leurs deux esprits. — Quel est le problème ? insista-t-elle, saisie par un mauvais pressentiment. Elle plongea à nouveau son regard dans les pupilles dorées et se concentra. Elle fut alors happée par un brouillard dense qui l’aveugla. Puis la brume se dissipa pour faire place à des visions inquiétantes. Les Sylphes vont attaquer le royaume. Leurs éclaireurs sont cachés non loin de la frontière. Mais la Pierre de Lune brille... Dissimulée au fin fond du royaume des Ombres. Elle seule pourra les protéger...
Milady avait l’impression de voir l’avenir défiler devant elle, l’unique spectatrice d’un drame sur le point de se produire. Elle apercevait les tours du château en haut desquelles flottaient les bannières cousues en l’honneur de la déesse Eithil. Elle reprit ses esprits et le corbeau s’envola sans attendre, laissant la princesse très angoissée. Comment annoncer un tel événement à ses parents ? Il fallait pourtant à tout prix les avertir du danger ! Pressée par un sentiment d’urgence insoutenable, Milady prit son courage à deux mains. Elle s’avança vers le roi et déclara : — Père, je dois vous annoncer quelque chose... Voyant le visage blême de sa fille, Oddvar répondit avec douceur : — Je t’écoute, Milady. Que se passe-t-il ? — Il s’agit des Sylphes. Ils sont à nos portes... Ils s’apprêtent à nous attaquer ! Le cœur de Milady battait à toute allure. Son père fronça les sourcils : — Comment le sais-tu ? — C’est grâce à Asgard... Il m’a prévenue... J’ai vu les Sylphes comme je vous vois, Père ! — Ma fille, tempéra le roi, on ne peut pas accorder tant de crédit aux visions ni aux prétendus pouvoirs d’un corbeau. Il s’est déjà trompé par le passé... Il avait prédit un été sans récolte et nos greniers débordent de blé. Je te pensais plus avisée. — Mais, Père, Asgard a vu les Sylphes ! Cette vision était bien plus nette. Ils sont déjà sur nos terres... Seule la Pierre de Lune pourrait nous protéger ! Leur armée est bien plus forte que la nôtre ! Son père balaya ses paroles d’un geste. — Sois sans crainte : notre armée est tout à fait capable de se défendre. — Père... je vous en supplie, croyez-moi ! Ils nous tueront ! Si vous ne voulez pas aller chercher la Pierre de Lune, j’irai seule ! — Il est hors de question que tu partes d’ici ! Seules notre détermination et notre habileté sauront venir à bout de nos ennemis ! déclara le roi d’une voix forte et autoritaire. — C’est le seul moyen de les vaincre ! répliqua Milady. Écoutez-moi, je vous en prie ! Pour la survie du royaume ! — Ça suffit ! Tu resteras ici, auprès de ta mère et des tiens ! Maintenant, va dans ta chambre, jeune insolente !
Milady tourna les talons avec humeur et traversa la foule qui dansait sans discontinuer sur la musique du ménestrel. Elle se rendit discrètement auprès de Niels, son écuyer. Le jeune homme était né le même jour qu’elle. Il était un peu comme son jumeau : ils avaient grandi ensemble dans la cour du château et avaient une confiance infinie l’un en l’autre. Milady savait qu’elle pourrait toujours compter sur lui, et vice versa. Elle chuchota : — Prépare mon cheval, s’il te plaît ! Niels la regarda, étonné, puis acquiesça. La princesse sortit d’un pas décidé de la salle de réception et courut récupérer son arc, ses flèches, ainsi qu’une petite musette qu’elle remplit de vivres. Elle passa sur ses épaules une grande cape de velours qui tombait jusqu’au sol. D’un pas rapide et silencieux, elle rejoignit les écuries et s’approcha de son cheval, Ambre Noire. Elle caressa la douce crinière de sa jument. Asgard poussa un cri strident et vola au-dessus de sa tête : il était prêt à se joindre au voyage. — Je ne sais pas ce que tu comptes faire, toute seule et au beau milieu de la nuit, mais je suis sûr que c’est une mauvaise idée, dit Niels en tendant les rênes à la jeune fille. Celle-ci pinça les lèvres. Elle aurait tant aimé lui avouer la vision d’Asgard mais il insisterait pour la suivre. Et pour rien au monde, elle ne risquerait la vie de son ami en l’entraînant dans ses aventures. Elle se mit en selle sans rien ajouter et talonna sa jument. — Allons-y, Ambre, il faut sauver notre peuple ! Nous partons pour le royaume des Ombres ! La princesse galopa jusqu’aux portes du château, son cheval filant à vive allure. La nuit avait doucement posé son voile sur les terres des Elfes Noirs, et seule la lune dorée illuminait le chemin tortueux que Milady et sa monture s’apprêtaient à emprunter.
Chapitre 2 Holgir Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’Holgir surveillait la Pierre de Lune. Il ne s’était rien passé depuis bien longtemps. Soudain, elle se mit à briller. L’enchanteur s’en approcha, intrigué. Une lueur étrange en émanait : des rayons blancs et violets coloraient à présent les murs de la grotte... Il n’avait pas vu ce phénomène se produire depuis des lustres ! Holgir s’inclina, repoussa une mèche de ses longs cheveux noirs, puis tendit l’oreille. Des paroles s’échappaient du joyau étincelant : « Hic enim fit. Dicitur Milady et erit dux eius. » Le mage était stupéfait... et inquiet. Perce-Neige, son petit renard blanc au pelage soyeux, se joignit à lui, l’air effrayé.
— Je n’ai jamais vu la Pierre briller si fort... L’Omega me fait savoir que l’Élue arrive... Elle se prénomme... Milady... murmura Holgir, fasciné. Le cercle de l’Omega était composé de sept Aeternum, des immortels ayant accompli des actes héroïques sur Elvira, le continent nord. Eux seuls avaient le pouvoir de choisir les futurs élus et le don d’interpréter les prophéties. La Pierre de Lune émit soudain une nouvelle lueur, et les reflets projetés sur les murs dessinèrent le visage d’une jeune fille aux oreilles pointues et aux cheveux bleus. L’Élue. — Incroyable ! Je serai donc le guide... d’une Elfe ! Il leva les yeux au ciel et murmura, tout en rectifiant la position du chapeau sur sa tête : — Eh bien... l’Omega me surprendra toujours... Holgir avait observé la position des planètes à plusieurs reprises et il était persuadé que l’Élu serait un être du royaume des Ombres ! — Cela signifie aussi que je dois lui apporter mon aide... sans qu’elle n’en sache rien. Mon travail commence... Je vais te laisser ici, mais pas tout seul, ajouta-t-il pour rassurer le petit renard blanc qui le regardait, effrayé. L’animal partit se réfugier au fond de la grotte, avec un cri de dépit. La prophétie allait enfin se réaliser ! Holgir avait hâte de rencontrer l’Élue pour commencer à la préparer à affronter son destin. Si elle accomplissait la prophétie, elle aurait sa place dans le cercle sacré. Et l’Omega comptait sur Holgir pour l’aider à y parvenir...