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Les parures d'ava, femme de cro-magnon

Les parures d'ava, femme de cro-magnon

9-12 ans - 20 pages, 1077 mots | 10 minutes de lecture | © Éditions Points de suspension, 2022, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Les parures d'ava, femme de cro-magnon

9-12 ans - 10 minutes

Les parures d'ava, femme de cro-magnon

"Les parures d'ava, femme de cro-magnon" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Les parures d'ava, femme de cro-magnon

Les parures d’Ava Femme de Cro-Magnon écrit par Erolf Totort Aux éditions Points de Suspension


Les parures d’Ava Femme de Cro-Magnon
Il y a 22 000 ans, Ava vit avec son clan de cueilleurs-chasseurs, entre la Loire et les Pyrénées. Libres des contraintes de production, ils suivent les saisons et les animaux, croient en la Grande-Mère. Ils nous ont laissé́ des traces de leur vie, pierres taillées, art pariétal, statuettes et parures. Bijoux d’ivoire, coiffes de coquillages, plastrons de perles sont retrouvés dans des sépultures du Gravettien, dans toute l’Europe. La civilisation naît des signes donnés. La culture commence quand les humains se parent des attributs des animaux : plumes, poils, os, dents, cornes, et dansent pour se donner l’illusion d’un pouvoir sur la nature.
13. Le mois de l’hiver Lune, lune, ô lune, où es-tu ? Attends-moi ! L’histoire ne peut pas commencer sans toi. Il faut que tu sois là. Il faut que je te voie. M’entends-tu ? Te souviens-tu des temps où le soleil ne revint pas ? Le cheval céleste avait disparu. Rien dans la corne d’aurochs. Pas de musique, pas de danse ! Les statuettes cassées, perdues. Aucun souhait, aucun vœu, aucun espoir formulé, Les oiseaux envolés, les animaux disparus, il ne restait ni plumes ni poils, Les chasseurs étaient nus, Rien à manger. La chamane tarie de ses mystères. Le feu mort. Pas de lune, pas d’étoiles, le ciel noir. Les mères nues décoiffées. On ne connaissait plus le temps. Ni le mégacéros ni l’arbre n’avaient survécu. Plus de chants. Puisse la chance nous sourire ! Puisse la vie recommencer ! C’est le chant de la fête du Renouveau Le chant de l’année aux 13 lunes Le chant pour toi, pour moi, pour nous le chant du clan de la Grande-Ava Le chant qui fera revenir le jour Le chant qui fera partir la nuit
1. Le mois de la terre gelée 13 cycles de lune pour collecter les beautés : pierres d’or, coquillages, bâtonnets d’ocre, ambre orangée, scarabées au dos brillant, quartz transparents, douce stéatite, ammonite fossile, cailloux à drôle de tête, craches de cerf, canines de renard, coquilles d’œuf tachetées, arêtes de poisson acérées, plumes bleutées, rayées ou immaculées, fleurs, coccinelles rouges et mouches vertes, akènes, trèfles à quatre feuilles, poils de lapin, crin de cheval, et une graine de genévrier pour toi, remplissent notre corne d’abondance. 13 cycles de lune pour une offrande à la Grande-Mère.
2. Le mois de Ma Tous les clans sont revenus. Nasha est là. Nasha danse. La conque nous appelle du fond de la grotte. L’écho se propage le long des parois. Les bêtes râlent pour revenir. Les mammouths, les lions, les rhinocéros, les aurochs veulent sortir. Les stalactites sonnent. Les chevaux piétinent. Les percussions résonnent. Les phalanges sifflent. ’entends les flûtes. Les oiseaux n’attendront pas. L’ours grogne. Les sonnailles cliquettent comme un troupeau de bouquetins. Les bois des cerfs s’entrechoquent. Dansez, chantez. Ils s’impatientent. Les rhombes, voix des esprits, appellent leur retour. L’écho de nos cris enfle dans la grotte, Danse, danse, danse ! Les animaux reviendront.
3. Le mois d’Ava Les statuettes nous accompagnent. Elles parcourent les cycles. Elles offrent leur corps au temps. Je chante. En haut pour suivre la lune. À l’est pour le retour du jour. Au sud pour que nos petits aient chaud. À l’ouest pour guetter les troupeaux. Au nord pour être fort. En bas pour que la terre et l’eau redonnent la vie.