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Mon vœu c'est toi

Mon vœu c'est toi

9-12 ans - 21 pages, 2957 mots | 23 minutes de lecture | © Kilowatt, 2021, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Mon vœu c'est toi

Mon vœu c'est toi

Une île, un anniversaire, de la danse, une rencontre, un vœu et un soupçon de magie. Les ingrédients indispensables pour trouver la force de se surpasser et prendre confiance en soi. Hadrien vient de recevoir la première lettre de sa vie : Sidonie l’invite à danser pour son anniversaire. Il n’osera jamais, il ne sait pas danser. Mais certaines rencontres sont surprenantes, surtout celles que l’on attend pas !

Cet album a fait partie de la sélection Litteralouest, catégorie 9-10 ans, 2022-2023.

"Mon vœu c'est toi" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Mina

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Extrait du livre Mon vœu c'est toi

Mon vœu c'est toi d'Arnaud Tiercelin et Arnaud Nebbache aux éditions Kilowatt


Mon vœu c'est toi
Chapitre 1 C’est arrivé comme ça, sans prévenir. En même temps, on était vendredi 13. C’était à peu près sûr qu’une catastrophe allait arriver. Pourtant, la journée commençait plutôt bien. On venait juste d’emménager sur l’île. Papa avait trouvé du travail au port.
Maman était cuisinière dans un restaurant. On avait quitté la grande ville et les embouteillages. Papa avait dit : « C’est fini pour nous la ville. » Ici, il n’y a pas de voiture. Pas de pollution. Juste des vagues, deux grands phares rouges et des plages cachées, bien à l’abri de tout. Tout allait bien, maman avait préparé une brioche aux pépites de chocolat, mon petit frère Marius grognait sur sa chaise parce qu’il n’y avait plus de céréales dans son bol et mon père, lui, était déjà dans le jardin, à ramasser une dune de feuilles mortes. Mortes et en même temps si belles, si jaunes, si orangées et parfois même vertes. Et puis, le facteur est entré. Oui, ici, le facteur ne sonne pas. C’est une des premières choses que j’ai apprise depuis qu’on s’est installés. Déjà, parce qu’on n’a pas de sonnette. Et parce que c’est tellement petit comme île que tout le monde se connaît. Donc, on ne s’ennuie pas à attendre devant la porte. Surtout s’il pleut. Parce que, oui, ça ne fait qu’un mois qu’on a quitté la ville mais c’est vrai qu’il pleut souvent. Moi, je m’en fiche, j’adore le vent et la pluie et les capuches et l’eau qui coule sur mon front. Donc, le facteur est entré dans la cuisine avec ses chaussures pleines de terre et, après avoir dit bonjour à tout le monde, il m’a tendu une enveloppe. Une fine et longue et blanche et avec un timbre rouge. Une lettre pour moi ! C’était la première fois ! Jamais on ne m’avait écrit. Ah si, une fois Nino est parti en vacances à Rome pour voir sa grand-mère italienne et il m’avait écrit
une carte postale. Mais est-ce qu’une carte postale, ça compte comme une vraie lettre ? Je l’ai prise dans mes mains et mon frère a cherché à me la piquer avec ses doigts tout sales et tout collants. Je me suis réfugié dans les toilettes avec la lettre. Là, au moins, on allait me laisser en paix. J’ai baissé le couvercle et je me suis assis. Avant de l’ouvrir, j’ai bien respiré. Mes mains tremblaient comme des petites feuilles d’automne qui se feraient ramasser par mon père. Et, une fois ouverte, j’ai cru faire un malaise. Hadrien, Je t’invite samedi 21 octobre à mon anniversaire. Viens à partir de 15 heures. On va manger des gâteaux et danser tout l’après-midi.
J’espère que tu pourras. J’habite au 6, allée des Ifs. Sidonie J’ai relu deux, trois, quatre, cinq fois la lettre. C’était pas possible ! Mais pourquoi moi ? Mais qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ? Danser tout l’après-midi… Mais non… De toute façon, c’était sûr : on était vendredi 13. Jour des catastrophes, c’est bien connu. Maintenant, pour éviter la pire honte de ma vie, il ne me restait plus qu’à tomber malade, à repartir vivre sur le continent ou à espérer que le niveau des mers monte rapidement et nous emporte jusqu’au Groenland ! Chapitre 2 Lundi matin, alors que la maîtresse exposait des feuilles séchées avec les deux petits CP dans la cour de l’école, Nino m’a pris à part et m’a demandé : – Hey, t’es invité, toi, chez Sidonie ?
J’ai d’abord pensé dire non. Non, moi on ne m’invite pas. Je vis très bien comme ça. Sans personne. Les autres, ça me fait trop peur. Je ne sais même pas ce qu’on fait à un anniversaire. Je n’ai jamais été invité. Et puis, danser tout l’après-midi, tu imagines ! Pourquoi pas faire du saut à l’élastique ou défiler devant tout le monde en costume de Bob l’éponge ? Mais, devant les yeux pleins de questions de mon copain, j’ai répondu : – Ouais, ça va être cool, hein ? – Oui ! T’emmènes quoi comme musique, toi ? – Faut emmener de la musique ? Je sais pas. J’ai rien. Tout est dans les cartons encore. Ismaël est arrivé du bout de la cour comme une flèche et je me suis dit qu’avec lui, on allait parler d’autre chose. De la découverte